Michel Preumont – Le blog des critiques de concerts – 04/10/2013
Seesayle. Qui, tu dis? Coup d’oeil au Facebook: Cécile « Seesayle » Gonay: compositions, chant, piano, violon, guitares, samples.
On ne va pas te retracer un historique fastidieux, mais sache que depuis une dernière rencontre qui date de la nuit des temps (Barjotvel), Miss Gonay a, enfin, sorti un album (Stowaway) et continue d’enchanter petits, grands, adolescents, quasi fossiles, philistins ou érudits, tous sexes confondus, avec ses compositions romantico-gothico tolkiennnes lumineuses. Michel à la table de mix pour créer une alchimie parfaite.
‘Intro’, des samples, quelques lignes de guitare mises en boucle, un violon, re-loops, une voix mâle en off… le décor est planté, bienvenue, le premier qui dit chez les Ch’tis on lui envoie RickyBilly, dans l’univers de Seesayle.
L’intrigant ‘White Lie’ précède ‘Red’ l’histoire du petit chaperon rouge folâtrant dans une noire forêt et se gavant de baies couleur lie de vin. L’insouciante enfant, Icare en jupon, imagine traverser l’arc-en-ciel et badiner avec de poupins putti. Dans les grands yeux de Seesayle tu peux lire ce conte de fée faussement ingénu, le rouge discerné aux commissures des lèvres de la fillette pourrait être autre chose que du suc de canneberge.
Pour suivre, un titre sobre au chant en cascades , ‘How Far’… le plus loin possible, RickyBilly is much too close, putain, il ne la ferme jamais!
Après ces deux plages au piano, Cécile reprend la guitare et les boucles pour amorcer ‘The same’ puis ‘Butterfly’, un élégant lépidoptère ayant un Edgar Allan Poe traînant sur sa table de chevet.
‘Joker’, tu prononces bouffon, le morceau est chanté dans le vocable de Lautréamont.
Dracula goes Chopin, ‘The Vampire’ démarre sur des tonalités grand piano virant harmonium désuet, tandis que la cantatrice soupire, expie et expire, t’as des visions de Sharon Tate, serveuse dans une taverne minable quelque part au fin fond de la Transylvanie.
‘Child of a winter moon’ , t’as cherché mais pas retrouvé dans les ‘Kinder- und Hausmärchen’ des frères Grimm.
Je termine par un morceau country, ‘Sorry my dear’. Si tu pensais à Dolly Parton, tu t’es fourvoyé, on est plus proche d’une murder ballad des Appalaches que du country twang à la Trisha Yearwood.
Un final au fiddle bien enlevé et rideau!
Yeehaa, on veut un bis!
‘Five’, les Carpates vous saluent!
Ovation et sourires de la fée!