Seesayle à l’Âne Fou

Michel Preumont – Le blog des critiques de concerts – 16/01/2010

 

Cécile ‘Seesayle’ Gonay: son piano, ses samples, sa guitare, ses violons, son chant enchanteur + Tyty, son Chachat, compagnon à tout faire, responsable de l’impeccabilité sonore et du ramassage d’objets égarés par la lunaire Bansidh. Il y a quelques mois tu croises sa route chez Mozart, elle batifolait avec Lunabee. Tu sais qu’elle sévit, également, dans l’Orchestre du Vent ou Adieu les Guêpes et, tu remarques, à une table voisine, ses copines de chez Fifrelin.

21h55′, tu quittes l’ère technologique pour plonger dans un monde médiéval, peuplé de Fir Bolg, de Tuatha Dé Dânann, de Hinzelmännchen, voire de druides Cathbad ou Corann… ‘Marionnette’ effigie gothique, plus proche de Kate Bush que d’Aline Bevilacqua, on y accole ‘Love Song’, à l’esthétique William Butler Yeats ou James Abbott Whistler. ‘Dormir Debout’…drôles de songes qui viennent hanter mes nuits…maman, laisse ma lampe de chevet allumée, svp! Les comptines ne sont pas toutes innocentes. ‘Si’ c’est pas une réponse à la sentence précédente, c’est le titre suivant, bourré de samples et de réminiscences batcave. ‘Quick sands’ après le cauchemar, les sables mouvants, annonce la magicienne.Rêverie byronienne sur fond de guitare coldwave. ‘The Vampire’ une nouvelle composition (aux claviers) d’inspiration Stoker. Un son d’harmonium désuet et lugubre. Tout aussi neuf et clin d’oeil au groupe dans lequel Miss Gonay a joué de 1995 à 1998: ‘White Lie’. Sombre mensonge blanc. Magnifique. ‘I gave my soul’ faustien…. I am ashamed I have no name The words I say I say in vain… lancinante confession annonçant la mort des rêves. ‘Still here’ marre d’être bound to the ground, I wish I could find my wings… I care à la recherche du capitaine Nemo. Pour Bryan? ‘Fairy’: explicite ce titre! Menuet galant pour 3 grosses femmes qui pourraient changer ma vie. Un traditionnel hongrois ‘ Hova Mesz’, au violon en arpèges. Du folklore transsylvanien, couleur Bela Bartok à la recherche de ses racines. On met un terme au set avec un morceau en cinq temps dont le titre provisoire est ‘Five’. Du Dave Brubeck alternatif, décoré d’halètements dynamiques en loops et débouchant sur une fantaisie (tempo libre) évoquant la profondeur de l’âme slave.

Superbe concert et double encore: Le sobre ‘How Far’.Piano/voix, sans aucun gimmick et un dernier air tzigane: ‘Violonou’, à l’intro cuisses de grenouille. Seesayle: mieux qu’un peplum, mon cher Emile!